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LA RUSSIE ET L’OCCIDENT
I. Situation générale
I. La Situation en 1849
II. Question Romaine
II. La Question Romaine
III. L’Italie
III. L’Italie
IV. L’Unité Allemande
IV. L’Unité Allemande
V. L’Autriche
V. L’Autriche
VI. La Russie
VI. La Russie
VII. La Russie et Napoléon
VII. La Russie et Napoléon
VIII. L’Avenir
VIII. La Russie et la Révolution
IX. L’Avenir
Que veut l’Italie? Le vrai, le factice.
Le vrai: l’indépendance, la souveraineté municipale avec un lien fédéral — l’expulsion de l’étranger, de l’Allemand.
Le faux: l’utopie classique: l’Italie unitaire. Rome à la tête. Restauration romaine.
D’où vient cette utopie? — Son origine — son rôle dans le passé — et jusqu’à nos jours.
Deux Italies. Celle du peuple, des masses, de la réalité. — L’Italie des lettrés, savants, révolutionnaires, depuis Petrarca jusqu’à Mazzini.
Rôle tout particulier de cette tendance des lettrés en Italie. Sa signification: c’est une tradition de l’ancienne Rome, de la Rome payenne. — Pourquoi ce simulacre a plus de réalité en Italie qu’ailleurs.
L’Italie romaine était une Italie conquise. Voilà pourquoi l’unité de l’Italie, telle que ces m<e>ss<ieu>rs l’entendent, est un fait romain et nullement italien.
L’Italie, alors, était la chose de Rome, parce que Rome avait l’Empire.
Ce que c’est que l’Empire. C’est une délégation, les droits qu’elle confère.
On les perd, ces droits, quand la délégation est révoquée — on les perd avec l’Empire. — C’est ce qui est arrivé avec Rome. Mais le siège de l’Empire n’étant plus en Italie, il n’y a plus lieu à cette unité factice. — Elle recouvre de plein droit son indépendance et ses autonomies locales.
Retrait de l’Empire à Rome et son transfert à l’Orient. C’est la donnée chrétienne que la donnée payenne cherche à nier.
Et voilà pourquoi elle méconnaît la véritable situation de l’Italie.
Une Italie rendue à la liberté de ses mouvements, mais dépouillée de l’Empire, — une Italie, dépouillée de l’Empire, mais ne pouvant se passer de l’autorité impériale.
L’autorité impériale: c’est le lien du faisceau.
Pourquoi cette autorité n’a jamais tenu toute la place qui lui revient — la Papauté l’a paralysée.
Lutte de la Papauté et de l’Empire — ses conséquences pour l’Italie.
Papauté romaine et Empire germanique. Tous deux — usurpateurs vis-à-vis <de> l’Orient — d’abord complices, puis ennemis. L’Italie — la proie qu’ils se disputent. — De là tous ses malheurs.
Coup d’œil rapide sur cette lamentable histoire.
Tous les deux appellent en Italie l’étranger qui s’y établit à demeure. La Papauté, bien que diminuée, garde touj <ours> Rome, centre du monde. L’Empire, en croulant, lègue à l’Italie la domination autrichienne. La dernière lutte: l’Autriche plus étrangère que jamais. L’Italie plus déchirée que jamais. La Papauté se rapprochant de l’Autriche. La cause de l’Indépendance s’identifiant de plus en plus à la cause révolutionnaire. — Immense gravité de la situation.
Une intervention française, au profit de la Révolution, ne pouvant que l’aggraver. Déchirement. Lutte intérieure de tous les éléments entr’eux. Situation sans issue.
Seule issue possible.
L’Empire rétabli. La Papauté sécularisée…
II y a deux choses également et généralement détestées en Italie: les tedeschi et les preti.
Maintenant, quelle est la puissance qui serait en mesure de délivrer l’Italie des uns et des autres, sans donner gain de cause à la Révolution et sans ruiner l’Eglise. Cette puissance, si elle existe, est la protectrice — née de l’Italie.
Le Pape vis-à-vis de la Réforme.
La question romaine dans les temps actuels est insoluble. — Elle ne pourrait être résolue que par un retour de l’Eglise romaine vers l’Orthodoxie.
Il n’y a qu’un pouvoir temporel, appuyé sur l’Eglise universelle qui serait en mesure de réformer la Papauté, sans ruiner l’Eglise.
Ce pouvoir n’a jamais existé, ni put exister dans l’Occident. — Voilà pourquoi tous les pouvoirs temporels de l’Occident, depuis les Hohenstauffen jusqu’à Napoléon, dans leurs démêlés avec les Papes ont fini par accepter, pour auxiliaire, le principe anti-chrétien — tout comme les soi-disant réformateurs, et p<ar> le même motif.
Qu’est-ce que le parlement de Francfort? L’explosion de l’Allemagne idéologue. L’Allemagne idéologue — son histoire.
L’idée unitaire est son œuvre propre. Elle ne vient pas des masses, de l’histoire. — Ce qui le prouve, c’est l’utopie, le manque du sens de la réalité, qui ne manque jamais aux masses, mais presque touj <ours> aux lettrés.
L’unité allemande = prédominance européenne, mais où en sont les conditions?
Qu’était l’ancien Empire germanique aux temps de sa puissance? C’était un Empire, dont l’âme était romaine et le corps slave (conquis sur les Slaves). Ce qu’il y avait d’Allemand p<our ainsi> d<ire> ne contient pas l’étoffe nécessaire pour un Empire.
Entre la France qui pèse sur le Rhin et l’Europe Orientale, gravitant vers la Russie, il y a place pour de l’indépendance, mais non pour de la suprématie.
Or, une pareille condition politique, honnête, mais non prépondérante, appelle la fédération et se refuse à l’unité.
Car l’unité, le système unitaire suppose une Mission, et l’Allemagne n’en a plus…
Mais même, dans les étroites limites, l’unité organique est-elle possible pour l’Allemagne?
Le dualisme inhérent à l’Allemagne.
L’Empire avait été la formule, destinée à le conjurer. Cette formule s’est trouvée insuffisante. L’Empire, réalisé à demi; le dualisme persistant à travers l’Empire.
L’Empire, ce qui en était l’âme, brisé par la Réforme, et, par contre, le dualisme consacré par elle.
La guerre de 30 ans l’a organisé. Le dualisme devenu l’état normal de l’Allemagne. — Autriche, Prusse.
Cela a duré ainsi jusqu’à nos jours. La Russie, le véritable Empire, en les ralliant à elle a endormi l’antagonisme, mais ne l’a pas supprimé.
La Russie écartée, la guerre recommence.
L’unité impossible par principe, parce que… avec l’Autriche point d’unité. Sans l’Autriche pas d’Allemagne. L’Allemagne ne peut pas devenir Prusse, parce que la Prusse ne peut pas devenir Empire.
Empire suppose légitimité. La Prusse est illégitime.
L’Empire est ailleurs.
Provisoirement il y aura deux Allemagnes. C’est leur état de nature — l’unité leur viendra du dehors.
Toute la question de l’unité d’Allemagne se réduit maintenant à savoir si l’Allemagne voudra se résigner à devenir Prusse.
Il faudrait, bien entendu, que l’Allemagne le voulût volontairement. Car la Prusse est hors d’état de l’y forcer. Pour l’y forcer, il n’y a que deux moyens. La Révolution — moyen impossible pour un gouv<ernemen>t régulier; la conquête — impossible — à cause des voisins.
D’autre part, le roi de Prusse, par la nature même de son origine, ne peut jamais être empereur d’Allemagne. — Pourquoi cela? Par la même raison qui fait que Luther n’aurait jamais pu devenir Pape.
La Prusse n’étant autre chose que la négation de l’Empire d’Allemagne.
Une négation réussie —
Le principe d’unité pour l’Allemagne n’est plus en Allemagne…
Quelle était la signification de l’Autriche dans le passé? Elle exprimait le fait de la prédominance d’une race sur une autre, de la race allemande sur la race slave.
Comment ce fait a-t-il été possible? à quelle condition?.. l’explication historique de la chose (seulement dynastique).
Ce fait de la prédominance allemande sur les Slaves infirmé par la Russie.
Aboli par les derniers événements.
Qu’est-ce que l’Autriche est maintenant et que prétend-elle être?
L’Autriche, devenue constitutionnelle, a proclamé la Gleichberechtigung, l’égalité du droit pour les différentes nationalités. — Quelle en est la signification?
Est-ce un système de neutralité générale? une pure négation?
Mais l’existence d’un grand Empire, basée sur une négation, est-elle possible?
La loi constitutionnelle est la loi de la majorité. Or, la majorité en Autriche étant slave, l’Autriche devrait devenir slave. — Cela est-il probable? ou même possible?